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05/02/2025

Des nouvelles des détournés déroutés...

 

Cette page présente les dernières nouvelles; elle est mise à jour en fonction de leurs arrivées...

 

 


Mardi 30 Mai 2006

Nouvelles de Mashhad (suite)

Ce matin du Mardi 30 Mai, pendant que les amis Annie et Alain Charriere volent d'Istambul à Tachkent, j'ai repris la route sur la 6 voies (puis 4 seulement) qui m'a ramené vers Téhéran sur 30 kilomètres pour aller jeter un oeil à Tous et à l'hommage rendu par les Iraniens à l'enfant du pays, le poëte Ferdousi (Xème siecle). Bien intéressante l'histoire de cet athée que la révolution islamique n'a pu écarter du paysage officiel et dont les oeuvres épiques racontent les légendes des Aryens. Ce soir je suis invité chez le cyclotouriste rencontré il ya 3 jours vers Bojnurd (et qui doit continuer à progresser à vélo vers Téhéran): j'ai en effet croisé un prof d'anglais qui a bien voulu rappeler au téléphone la femme de ce cyclo pour présenter mes excuses suite à la conversation téléphonique que je n'avais pas eu avec elle vu que je ne cause pas farsi et qu'elle ne speeke pas l'english. Demain je prends la route vers la frontière turkmène à Sarakhs et du 2 au 6 juin, je suis au Turkménistan. Pas sur qu'il y ait le moindre café-internet sur le chemin donc ne vous attendez pas à avoir des nouvelles avant un bout de temps...

Bonne rando 2006 aux bullistes qui y participent (avec ou sans tchador)...

Salut à Gaétan Pellegrino et Claude Renaud !

Jérome, tu peux rassurer Nadine, mes pneus ne présentent aucune caractéristique d'usure après 4000 kilomètres; ils devraient tenir jusqu'au bout... Je ne peux pas en dire autant de mes plaquettes de frein que j'ai déjà du changer à l'arrière (où il y a tout le poids) en Turquie; je n'ai plus qu'une paire de rechange mais je pourrais mettre éventuellement des rechanges meilleur marché.

Pierre-André


Lundi 29 Mai 2006

Nouvelles de Mashhad

Le Jeudi 25 Mai 2006 vers 7 heures je quitte donc Gonbad-E Kavus et retourne sur l'axe ouest-est qui joint les rivages de la Caspienne à la ville "sainte" de Mashhad. Il y a déjà moins de circulation que ces jours derniers, le temps est légèrement nuageux et modérement vente et le paysage s'ouvre beaucoup plus. Alors que, pratiquement depuis Téhéran - mis à part l'épisode lui aussi montagneux du départ de cette capitale à travers le massif de l'Elborz - on ne faisait passer que d'un village-rue au suivant avec peu d'espace campagnard entre chacun, ici on découvre des champs (courgettes, pommes de terre et céréales) et des vergers (pêchers, cerisiers et même noyers) sur de longues distances. Puis on attaque carrément un superbe faux-plat montant à l'abri sous les feuillus (chênes et chataigniers, par exemple). Ca ne dure que quelques kilomètres mais ca rappelle le bon temps du cyclotourisme de "par chez nous". En 2 kilomètres pourtant, on se retrouve cependant en Asie avec une steppe rase, du caillou et presque plus d'arbres, seulement quelques arbustes. Et en débouchant vers 1000 mètres sur le plateau je suis accueilli par un vent à décorner les cocus (et peut-être aussi quelques chèvres...). Je trainerai assez longtemps en fin d'après-midi à demander dans les petits restos qui subsistent dans ce semi-désert s'il y a des possibilités d'hébergement mais c'est seulement vers 18 heures 30 et après 145 kilomètres qu'un jeune commerçant se met en quatre pour me trouver un logement chez l'habitant. Finalement tout le monde se récuse et il m'emmène ... chez lui où il m'offre gracieusement sa chambre. C'est une découverte pour moi: dans ces villages en pise qui ont l'air misérable se cachent de coquettes habitations à l'intérieur particulieremnt bien amenagé. Certes il n'y a ni table ni chaise mais les tapis recouvrent tout le sol et jusqu'à minuit passé, on boira du thé avec les frères, le père, le neveu de 2 ans et les nombreux amis de mon hôte. On regardera d'ailleurs mes 300 dernieres photos sur son ordinateur. Il n'a pas internet car c'est trop cher pour lui. Malheureusement, en milieu de soirée, l'ambiance se gâte car il en arrive à l'échange d'adresses avec une insistance qui me met la puce à l'oreille: il étudie l'espagnol dans un bouquin de conversation et il lui faut plusieurs secondes pour trouver un verbe anglais à mettre après le sujet (lui ou moi, en général). Je le soupconne de caresser l'espoir d'une migration vers l'Europe et je fais tout ce que je peux pour lui dire que c'est pratiquement impossible au vue de la législation actuelle et du marché du travail. Il est peut-être l'un des plus débrouillards du village mais il est encore loin du compte en connaissance de l'anglais ou de l'espagnol (et encore moins du français) et surtout il est bien inexpérimenté dans cet Iran qui à l'air si facile à vivre dans ses règles de convivialité et d'amabilité soigneusement organisées pour arrondir tout les angles.

A 7 heures, avant de partir, je lui en remets quelques phrases en anglais par écrit qu'il pourra se faire traduire où je lui dis que l'adresse que je lui ai donne est fausse (j'avais donné mon ancienne adresse à Grenoble pensant qu'il voulait m'écrire et comme mon courrier suit encore; je dis habituellement que je suis de Grenoble vu que je porte généralement un maillot CTG et que c'est écrit dessus; allez expliquer ce qu'est Grenoble en Iran et vous verrez que c'est dûr d'imaginer que vous allez expliquer Albertville - parce que les JO d'hiver, ici, on ne sait pas trop ce que c'est, en 68 comme en 92..

Après 15 ou 20 kilomètres de descente (et un camion couché en bas de la route; ça doit être le troisième depuis le départ ?) je mange mes 2 tomates et mon concombre avec du pain comme petit-déjeuner et j'attaque les longues remontées sur le plateau suivant (toujours aux alentours des mille mètres d'altitude) en même temps que le soleil se fait plus lourd. J'en termine vers 14 heures 30 sous des lampadaires tout les 20 mètres dans la dernière côte avant de me laisser glisser sur Bojnurd, après 128 kilomètres. La mozaferkhuneh locale n'a pas de nom mais seulement des odeurs (peut-être bien de déodorant d'ailleurs, mais ça sent le syphon d'évier bien bouché qui n'est pas incompatible d'ailleurs). Je profite de mon arrivée précoce pour me reposer et aller envoyer des photos à l'ami Jean-Philippe, toujours aussi vaillant à son poste, semble-t-il..

Le Samedi 27 Mai 2006, levé à 6, je pars à 7 et croise le remplacant du gérant qui m'avait accueilli la veille et désesperait de savoir un jour commment remplir la feuille d'hôtel à partir d'un passeport en français (il avait téléphoné pendant mon accueil et avait laisser tomber l'inscription): il est cette fois-ci tout heureux de me saluer. Après une douzaine de kilomètres je m'arrête pour un casse-croute et un chauffeur de camionnette m'aborde pour me signaler (moitié en anglais, trois-quarts en farsi) qu'un groupe de cyclistes va bientot passer. Je les attends et les photographie à leur arrivée: une douzaine repartie en petits groupes de 2 ou 3 en VTT made in Iran (de mauvais vélos me diront-ils dans un meilleur anglais que leur entraineur). Il relient Mashhad à Téhéran et ont le tee-shirt de leur randonnée, les survêtements et les chaussettes jusqu'aux genoux, tous de la même couleur avec une banderole sur la voiture accompagnatrice. En Iran aussi, il y a des Guy Pachoud efficaces....

On discute technique et parcours pendant un moment et l'un d'entre eux m'invite à aller chez lui quand je serai à Mashhad (2 jours plus tard). Il previendra sa femme par téléphone. Je suis un peu décontenancé, ne sachant trop comment je me débrouillerai pour faire tout ce que j'ai a y faire: changer des Euros, faire des lessives, préparer la suite, visiter le sanctuaire de l'imam Reza, etc ... Depuis Gonbad le ton est encore plus accueillant qu'avant et il faut que je fasse semblant de ne pas comprendre qu'on me l'offre si je veux payer mon sandwich. Je me laisse quand même faire de temps en temps ou au moins partiellement: on me rajoute un thé ou des cerises quand on sait que je suis français. La digestion de tout ça en plein soleil me posera d'ailleurs quelques problèmes de paupieres trébuchantes. L'hôtel Khayyam à Quchan est bon marché, très propre, avec ventilo dans la chambre et douche à l'étage et... le très bienvenu après 128 kilomètres. Je me paye donc des cotelettes d'agneau avec riz au safran, yaourt liquide et cola pas coca: 3,5 Euros, record battu. J'explique pour Jérome: je compte en Euros car le plus gros billet iranien de 10000 rials correspond à peu près à un Euro. Une chambre vaut entre 4 et 8 Euros, un sandwich entre 0,7 et 1 Euro, un repas avec riz, brochette, une boisson et un yaourt de 2 à 3,5 Euros donc, le litre et demi d'eau fraiche a 0,3 Euro..

Et hier, donc je me réveille vers 4 heures 40 (il fait grand jour) puis me lève à 6 pour partir à 6 heures 40: Mashhad est à 145 kilomàtres et il y a des choses à voir en route. Je prends mon petit-déjeuner (pain et miel) devant l'entrée de l'université (islamique forcément) locale quand mon attention est attirée par des courses rapides sur les bords de route. Je verrai ainsi batifoler ces dames marmottes toute la journee, à 3 mètres 50 des véhicules motorisés qui ne leur font ni chaud ni froid contrairement à mon vélo qui, roulant sur le bas-coté, rentre dans leur territoire. Vers midi je me déroute sur le village de Radkan pour aller zieuter de près la tour du même nom (et du douzième siècle, je crois). Après 3 kilomètres de goudron, 7 de chemin de terre et la traversée de 2 villages aux rues désertes mais aux maisons pleines, je tombe sur la fine équipe des rénovateurs de l'édifice qui se font photographier au travail, m'offre un nescafé (du truc-cola en fait) et m'explique les astronomes qui ont fait construire le monument. Je vous donne une idée de l'usage fait ici de la langue de Shakespeare: mon interlocuteur, en se designant du doigt, dit: "my name is Mohamad (mon nom est mohamed)" et en me designant "my name is ?" et je réponds "Pierre" et en désignant son collegue "my name is" et il le dénomme puis on passe à la religion: "my name is muslim (mon nom est musulman(sic))" et en me designant, puis à la situation de famille, etc... mais toujours avec la même formule "my name is...". Hyper-sympathique dans sa simplicite (biblique surement)! De quoi me donner de l'élan pour en terminer vent dans le dos avec la route et ses 166 kilomètres. Il me faudra 2 heures pour traverser Mashhad et trouver l'hôtel Nasr (ça veut dire aide m'a dit aujourd'hui un prof d'anglais de ma rencontrance) parmi les 3 millions d'habitants de la ville du martyr de l'imam Reza, descendant direct du prophète, empoisonné par le (très) odieux calife Mahmoun en 800 et quelques: les noms des rues ne sont indiqués ici qu'en écriture locale, contrairement aux autres grandes et moyennes villes, et il me faut vérifier sans arrêt le nom du carrefour aupres des passants qui ont toujours autant de doutes sur ma prononciation. C'est très, tres laborieux....

Ce matin Lundi 29 Mai j'ai fait ma visite de la partie autorisée (aux non-musulmans) du sanctuaire après avoir laissé ma sacoche et mon outillage photo au vestiaire et accompagné d'un guide retraité bénévole tout surpris d'apprendre que je suis athée, divorce et que je voyage seul: pour lui ça ne fait pas de doute, il faut avoit confiance en Dieu, une femme et des amis; cela va d'ailleurs ensemble. Je commence à me demander s'il n'a pas un peu raison (pour les deux derniers items seulement) ?.

Pierre-André

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno


Mercredi 24 Mai 2006

Nouvelles de Gonbad-E Kavus (Suite)

Après une bonne pizza (à la mode iranienne et donc de la saucisse d'ici et du ketchup), je me remets au clavier pour essayer d'évoquer le passage le long du mont Davamand (5671 mètres et plus haut sommet de l'Iran et du massif de l'Elborz). Sorti du plateau iranien et de sa capitale, après 62 kilomètres sous la chaleur qui s'installe, je commence l'ascension du col de la journée: une quinzaine de kilomètres jusqu'à une petite station de ski (Reyneh) et encore une bonne rampe en grande partie en tunnel pour déboucher au sommet avec sa mosquée verte et dorée aux couleurs turkmènes. Dans la descente il fait bon et il n'est que 15 heures. Je sais que si je veux aller coucher à l'hôtel à Amol, c'est possible à condition d'aider gentiment le vélo à maintenir sa vitesse jusqu'en bas. Mais on se rapproche de la mer Caspienne et les nuages se font de plus en plus noirs et c'est ainsi que j'en termine des 190 kilomètres du jour à pres de 20 heures, une heure après le coucher du soleil et après m'être bien fait trempé et maculé par une bonne petite averse débilitante avec la tombée du jour. L'hôtel mehmunpajir Farhangi n'a pas de douche ce qui m'en rajoute une couche au moral (de boue).

Le lendemain je prends le temps de faire une demi-heure de queue pour avoir du bon pain frais puis je profite des 15 kilomètres qui me sépare de la Caspienne pour aller y jeter un oeil du côté de la station balnéaire de Mahmod Abad mais il me faut rouler des kilomètres en entrevoyant ladite mer par dela les 4 voies et les 500 mètres qui m'en séparent avant que je ne trouve un passage pour aller marcher sur le sable parmi les plastiques qui le jonchent. Vaut mieux regarder au large... Il fait encore chaud mais ça se couvre de temps en temps pour des averserettes bien rafraichissantes. J'en profite pour tailler une bavette avec quelques jeunes à un arrêt de bus ou je me suis abrité. Par pudeur je ne mentionne qu'à titre médical un épisode diarrheique aussi soudain qu'inattendu qui restera inexpliqué (je n'ai bu que de l'eau du robinet qu'à Téhéran et encore en petite quantité et le guide prétend qu'en Iran l'eau est potable partout) et sans grande importance mais faut savoir que ça existe malgre un luxe de précautions. Deux cyclos en costume idoine me ratrappent, genre le père et le fils, l'un avec un vélo Gitane, l'autre avec un Peugeot. Je leur signale que le mien est espagnol. Après avoir longé (de loin) la mer pendant une quarantaine de kilomètres je retourne la voir à Babolsar, le port de la ville de Babol puis je tente un raid sur les routes secondaires pour rejoindre Sari. Il n'y a plus que deux voies séparées par une ligne continue ou non, pas de bas-coté ou se refugier en cas de croisement (ou de doublement) avec (par) des camions et toujours de la circulation. Et de plus il faut demander son chemin à chaque carrefour, les panneux étant de moins en moins explicites en caractères latins. Décevant! Apres 118 kilomètres, j'atterris vers 18 heures dans la mozaferkhuneh (auberge de passage) locale où il n'y a toujours pas de douche et ou les prix montent encore (6 Euros plus 1,5 pour le vélo apres un refus dans un premier temps et une remontée de bretelles du jeune préposé probablement néophyte par les marchands ambulants devant l'hôtel: "mais enfin c'est un franzaoui et on peut mettre le vélo ici ou la").

Le 22 Mai 2006, je prends mon temps, apres m'être levé à 7 heures, pour aller voir la mosquée (verte) du coin et les deux mausolées qui sont aussi mentionnés dans le guide. En partant à 9 heures, il fait rapidement chaud et la journée se traine sur le même ton avec du soleil, des arrêts sans trop de raison, des discussions de plus en plus difficiles car les gens que je rencontre sur la route n'ont plus aucune notion d'anglais et ils ne voient que peu de touristes. Heureusement c'est toujours la même expression de plaisir quand j'annonce que je suis francais... Il fait beau et nuageux sur la mer, à 20 kilomètres à ma gauche et très couvert sur les montagnes, à deux kilomètres sur ma droite. A Kordkuy je n'ai plus le courage de m'opposer aux jeunes qui ne veulent pas que je passe par la montagne pour aller à Gorgan mais par la 4 voies, ce que je fais donc finalement en m' ctroyant une journée de repos le lendemain ou, si ça me démange, d'aller faire la route de montagne sans mes bagages. A 19 heures et après 135 kilomètres, je peux aller lire mon courrier sur internet à Gorgan après avoir encore payé 7 Euros 50 pour ne pas avoir de douche. C'est balneaire par ici...

Hier le 23 Mai 2006, je prends mon temps pensant émigrer dans l'hôtel voisin du premier mais je me fais jeter en temps qu'étranger: "l'hôtel, c'est à côté". Départ vers 10 heures sous une bonne chaleur avec des jambes un peu molles pour aller à Gonbad-E Kavus en pays majoritairement turkmène cette fois-ci. Vers 11 heures 30 je me laisse gagner par la flemme et accepte une invitation pour un thé d'un ouvrier d'un atelier du bord de route. Pendant la dégustation il disparait et me laisse en compagnie de ses deux collègues et du chat de la cambuse (un frigo mais pas d'électricité, de l'eau dans des jerricanes et un même meuble pour le repas et le couchage). Et voila que ça arrive, la fameuse invitation à diner, sous la forme du retour de mon hote avec une ventrée de riz et la ratatouille qui va avec. Je ne peux refuser, Isabelle et après avoir englouti la moitié de mon assiette la terrible nausée arrive et je suis obligé de sauter dans mes chaussures pour aller vomir dehors. Pas grand chose d'ailleurs et surement pas tout ce que je venais d'avaler: ce n'est pas une indigestion mais un malaise très passager (les odeurs de fuel, l'intoxication par les gaz d'échappement, mystère là aussi mais enfin, c'est pas de pot ! J'essaye d'expliquer que j'avais le ventre en carafe avant d'arriver ce qui n'est d'ailleurs pas vrai mais je ne me sens pas très convaincant). Dommage car sa tambouille était bien bonne. Le ciel se couvre et la journée se termine gentiment avec la forme qui revient assez vite et j'arrive tranquillement vers 17 heures après 99 kilomètres à Gonbad où je suis resté encore aujourd'hui: 5 Euros pour une chambre a un lit avec douche (chaude) attenante, ça merite un double.

Aujourd'hui je me suis fait laver mon linge chez un blanchisseur, couper la tignasse (c'est le mot juste) chez un coiffeur, j'ai lavé mon cuissard et mon maillot de cycliste, ma veste Goretex; j'ai racheté un stylo à bille et un briquet. Me manque encore à reparer un cale-pied et à doubler le tissu qui recouvre ma sacoche de guidon qui est plus que transparent par endroit mais ici on ne trouve guere que de la soie et peu de coton: les femmes en sont couvertes, enfin les 70% de turkmènes car les autres sont toujours imperturbablement en foncé voire en très foncé, carrement noir, donc. Mais le récit de cette journée: je demande donc au coiffeur qui s'emmerde, seul dans sa boutique à 9 heures, où je peux faire laver mon linge. Il frême ladite boutique et m'emmène a pied à 500 mètres de la puis me ramène à mon vélo. Je décide donc de me faire couper les cheveux puisque j'allais le faire de toute facon, pensant refuser qu'il me rende la monnaie mais je me fais avoir; c'est lui qui refuse que je le paye et il me donne rendez-vous à 14 heures pour un entretien en anglais (lui ne le parle pas). Je vais donc faire un tour à la campagne vers le nord et je croise un cavalier turkmène et son troupeau, deux cheveaux au pacage et... un dormadaire en liberté, ou en fuite puis, aprrès les brochettes-tomates du déjeuner, je vais visiter la tour locale (Mir-E Gonbad). A 14 heures je réveille le coiffeur qui dort dans sa boutique et après quelques tasses de thé nous allons, en vélo, chez son ami tailleur qui a travaillé autrefois pour une compagnie US et baragouine un peu d'anglais. Je lui répète ce que j'ai déjà fait comprendre par gestes à son collègue coiffeur: d'où viens-je, ou cours-je, etc... Vers 17 heures je demande où il y a un café-net et mon coiffeur m'y emmène. Après avoir lu mon courrier et regarder les commentaires sur le site http://desroutesdesoie.homeip.net, mon hôte m'emmène chez le boulanger pour que je le prenne en photo au travail (il avait vu le boulanger turc sur le site en question). Et hop! un boulanger de plus sur le site. Une belle journée de détente, voilà ce qu'il me fallait. Demain vers l'est et par la montagne...

Pierre-André


Mercredi 24 Mai 2006

Nouvelles de Gonbad-E Kavus

Donc ce 16 Mai 2006 j'attaque ma visite matinale d'Ispahan (Esfahan pour d'autres) par la deuxième plus grande place du monde (apres Tien-An-Men à Pekin): Naqsh-E Jahan ce qui semblerait vouloir dire "le modèle du monde" et a été qualifié de "moitié du monde" par le poëte francais Mathuron Reignier au XVIème siecle. Une merveille en effet équipée d'une porte Qeysarieh, de la mosquée de l'imam et de celle du Sheikh Loftollah et du palais Ali Qapu, tout ca que je visiterai l'après-midi aux heures chaudes. Pour l'instant je me contente de la traverser pour me diriger vers la rivière et ses ponts. Devant une échope de marchand de graines je me laisse draguer (il n'y a pas d'autre mot) par ledit marchand qui, le thé aidant, me confie qu'il est athée et a deux copines. Un peu de philosophie, certes à ras de terre mais dans un anglais pas trop hésitant. Avec une dizaine de kilomètres à la clé en marchant au maximun à l'ombre (en ville c'est encore possible en choisissant bien son trottoir ou sa contre-allée) je me franchis et me photocopie les ponts du XVIIème siècle Khaju (prononcez "rajou"), Chubi ("tchoubi") et Si-O seh. De pures beautés... L'après-midi visites payantes autour de la place Naqsh-E Jahan (mais 4 fois moins que prévu par le guide; on doit être hors-saison puisqu'il n' y a pratiquement pas de touristes). Vous verrez les photos; je vous explique pas... Le soir, à l'hôtel, je croise Simon qui visite Ispahan en attendant son Orient-Express et 2 cyclos dont un sud-africain.

Le 17 Mai 2006, même topo: une quinzaine de kilomètres pour aller trouver le pont Shahrestan (XIIème) puis le cimetière des Martyrs de la guerre Irank-Iran (roseraie des martyrs en fait: Golestan Shohada). Et l'après-midi visite du palais Chehel Sotun ("tchehelle sotoune") et de la mosque Jameh ("djamee"), c'est-à-dire celle du vendredi, avec un Suisse allemand bilingue; ça fait du bien de se faire un peu comprendre surtout qu'en cherchant à comprendre ce qu'il y a dans le guide, on finira par attirer l'attention et se faire ouvrir les portes de certaines parties jusque là restées closes (pas assez de touristes? mais beaucoup d'attention de la part du personnel qui est finalement lui aussi très hospitalier et sait devancer vos désirs). Epuisant mais tout ça est si déconcertant et si inhabituel que ça vaut bien le voyage. La chaleur est accablante depuis les 2 jours à Téhéran et ça me gonfle les hémorroides; j'oserai même dire qu'elles commencent à en avoir plein le cul (à moins que ça ne soit l'inverse comme dirait Jérome; je sais: tu n'as rien dit mais je l'ai entendu quand même...).

Une nuit de train pour reposer les vieilles jambes avec 2 musicos et 3 autres jeunes et à 5 heures du matin je finis ma nuit dans la salle d'attente de la gare de Téhéran avant de retourner à mon hôtel (Mashhad) où je retrouve devant la porte des chambres le vélo de Simon et celui d'une américaine (enfin je crois...). J'hésite à reprendre le mien, de vélo, tout de suite et je reste finalement 2 jours sur place où je m'habitue à la circulation qui devient acceptable et où il n'y a guère que des musées à visiter: palais du Golestan (5 ou 6 musées gratuits au lieu des un ou deux Euros chacun promis par le guide), le premier jour et musées 13 Aban (un sculpteur opposant au régime du shah), national d'Iran (la préhistoire et l'histoire des empires perses: achéménide et sassanide et les Parthes et des arts islamiques (emmené par un visiteur du précédent qui se reposait avec moi en fin de visite sur un banc et m'a accompagné pendant toute la visite, le deuxième jour. Bien intéressant tout ça pour ceux qui s'intéressent à quelque chose c'est-à-dire à tout (et surtout à ce qui n'est pas eux). Bien crevant la station debout mais ça commence a se tasser du côté de ce dont je parlai précédemment.

Le 20, je suis donc mur, moralement et physiquement pour me lever à 6 heures et me remettre à rouler vers le nord puis l'est...

Pierre-André

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno


Dimanche 21 Mai 2006

Remerciements pour les petits (et grands) messages...

Pour Jérome: J'ai décidé de ne pas me raser parce que ça m'ennuie de le faire tous les jours mais j'ai quand même emporté un rasoir. Je me suis donc rasé en entrant en Iran, éventuellement parce que l'on commencait à me dire que j'avais une tête de Turc (sérieusement des Turcs m'ont fait la réflexion plusieurs fois). Ma barbe a déjà bien repoussé et je me demande si je n'ai pas un peu une tête d'Iranien parce qu'on me demande de plus en plus de choses dans la rue (et je ne comprends pas de quoi il s'agit) en dehors de l'heure car je suis un des rares à avoir une montre pendue au bout du bras et je fais volontiers lire ma montre en précisant "farsi, no !" (le persan, non !). Mes interlocuteurs semblent assez surpris que je sois un étranger. Par contre, sur le vélo, on ne me prends que pour ce que je suis: un étranger et dès que je précise "francavoui" c'est le déchainement de la grosse sympathie (ce matin même un quidam m'a offert le thé; il ne parlait pas un mot d'anglais et on n'a pas pu vraiment dialoguer mais il m'a carrément embrassé en se séparant (ça se fait ici entre hommes également).

Sur les conditions hivernales à 2000 mètres en avril en Turquie, ça ne doit pas être très exceptionnel.

Et merci pour tes encouragements qui me vont droit au coeur...

 

A Michel, Agnes et Zoé: Je vous suis sur votre site, enfin celui du camping-car et on devrait pouvoir se recroiser ici ou là.

 

Pour Andre Santelli: non, je n'ai pas croisé Serge Girard.

 

Pour Marco: Content de savoir que mes textes te rappellent de bons souvenurs.

 

Pour Francis: Merci pour tes remerciements. Fermez le ban !

 

Pour Isabelle: Je ne bois pas d'alcool bien qu'on m'en ait proposé récemment. Je ne suis pas en Iran pour boire de l'alcool; je préfère le doogh (prononcez 'doure'), vous savez le yaourt liquide et allongé d'eau et vaguement mentholé. Je ne suis que peu invité parce que j'évite de l'être: dans la journée je roule et j'ai tendance à refuser de m'arrêter (on avait de grosses étapes à faire avec Simon et on était en pleine chaleur donc on n'acceptait qu'un thé ou deux par jour) et une fois descendu de vélo on me prend beaucoup moins pour un étranger. Maintenant je suis un peu plus cool au niveau délai et côte Mer Caspienne il pleuviote et il fait donc beaucoup moins lourd et peut-être que... Mais le dialogue trouve assez vite ses limites à cause de l'obstacle de la langue.

 

Pour Catherine Ronseaux: bonne continuation de ton voyage par procuration.

 

Pour Francois Rieu: merci pour le salut des Albertvillois...

Pierre-André

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno


Mardi 16 Mai 2006

Nouvelles d'Ispahan

Donc le 12 Mai 2006, nous nous sommes reposés à Gazvin c'est à dire que j'ai visité la mosquee Nabi, le palais Chehel Sotun, le mausolée des 4 prophètes et la mosquée Jame pendant que Simon faisait ce qu'il voulait. Il a du me le dire mais j'ai pas tout compris. C'était vendredi et le Chicken roasted restaurant était fermé; tant pis pour le poulet-frites...

Le 13 Mai 2006 au matin Simon voulait éviter la chaleur et nous avons décollé de Gazvin vers 6 heures 45 pour qu'il en termine une bonne fois pour toutes avec son périple de 6 mois à vélo d'Angleterre à Téhéran. Après un bon démarrage puis une petite faiblesse avec la chaleur vers 10 heures puis un peu d'ombre nuageuse après le repas de midi (dizi ou abghust c'est-à-dire ragout de mouton), un gymkhana pour éviter la freeway à 20 kilomètres de Téhéran puis une dizaine de kilomètres dans le chaudron des embouteillages et avoir roulé 158 kilomètres dans la journée nous avons enfin pu nous noyer dans le maelstrom de la circulation téhérannaise. C'est vraiment de la folie surtout que l'orage menacait le nord de la ville et que nous nous sommes mis à l'abri dans un restaurant 15 secondes après qu'un mur de briques soit tombé sur le trottoir devant nous. Après avoir mangé (hamburger-frites) il a fallu faire quelques kilomètres dans cette folie furieuse de 18 heures: motos, vélos, voitures, c'est une ruée éperdue sans autre règle que le passage en force. On s'était habitué depuis déjà la Turquie au non-respect des règles de priorité et des feux (pratiquement toujours clignotants d'ailleurs mais au vert ou au rouge on ne comprend pas bien à qui c'est de passer) mais ici, on a fait (enfin surtout moi car Simon est reste souvent coincé sur un des 2 bords de la route sans pouvoir oser se relancer) comme tout le monde c'est à dire droit et devant accélérateur à fond. Dantesque effectivement. Le guide LP conseille un tour en moto dans ces conditions avec quelqu'un qui s'y connait. En vélo c'est encore mieux.

Le 14 Mai 2006, je me suis consacré a la préparation de mon voyage touristique vers le sud sans mon vélo. Je suis allé à la gare à vélo mais aussi de temps en temps à pied: j'ai des nerfs et je ne peux pas risquer l'accident comme ça pendant des heures; c'est vrai qu'"ils" (les conducteurs motorisés) font tout pour ne pas nous renverser mais enfin, de temps en temps ça doit bien se produire ? Finalement j' avais un billet et pour une douzaine d'Euros j'ai abandonné mon vélo et mes bagages pour 3 jours à la consigne de la gare après avoir salué et remercié Simon (qui allait chercher un horaire de l'Orient-Express pour rentrer chez lui)...

A 21 heures 50 j'étais avec mes 6 compagnons de compartiment, dont une jeune femme d'ailleurs, la mixité se faisant naturellement quand il n'est guère possible de faire autrement, et, me voyant somnoler (c'est tuant la circulation à 50 à l'heure d'une marée de véhicules pétaradants), ils m'ont vite mis en service la couchette du haut. Bon dodo jusqu'à 5 heures 30, heure d'arrivée à Yazd.

Après une bonne toilette à la gare je suis allé à pied en ville (3 kilomètres) et j'ai commencé ma visite de cette très vieille cité spécialisée dans la lutte contre la chaleur. En effet, en plus des mosquées, madrasehs (écoles coraniques), prison d'Alexandre et autre tombeau des 12 imams, on a droit ici à un musée de l'eau digne de celui de Pont-en-Royans et consacré aux citernes, puits et canaux souterrains (les khanats) qui ont permis aux gens d'ici, c'est à dire au bord du désert, de ne pas mourir de soif. Et pour éviter la chaleur ils ont mis sur toutes les maisons des tours de ventilation (C'est le nom en anglais et ça me semble mieux que "tours du vent" comme dit le guide LP): en gros c'est une climatisation intelligente et à pas cher. Admirable... J'ai terminé tout ça par un saut devant le temple zoroastrien (Zarathoustra, 4 ou 5 siècles avant Jesus-Christ), malheureusement fermé puis 5 kilomètres en taxi pour aller voir les tours du silence ou les adeptes de cette même religion monothéiste qui précéda ici l'islam, placaient leurs morts qui ne devaient être ni enterrés (pour ne pas souiller la terre), ni brulés (pour ne pas polluer l'air). A la charge des volatiles charognards de parfaire le travail, toujours dans la plus grande propreté donc...

Bien dépaysant tout ça.

De retour à 16 heures au terminal des bus je suis parti à 18 heures pour Ispahan où j'ai trouvé mon hôtel, l'Amir Kebir pour changer vers 23 heures.

Aujourd'hui et demain, visite de cette fantastique cité aux monuments grandioses. Je vous bloque tout ça pour une prochaine fois...

Pierre-André

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno

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Photo: Pierre-André Sonzogno